Un cabinet photographique c’est encore invité aux Tombées De La Nuit pour la performance de Georg Traber, Heinz Baut, une structure en frêne montée et démontée au parc de Maurepas.
Photos sténopés et longue pose avec Brownie.
Un merci tout spécial à toute l’équipe des Tombées De La Nuit et Georg Traber pour leur invitation.
Et évidemment merci à tous pour votre présence.
Étiquette : Pose longue
Confinement…
Temps de pandémie. Tout est fermé… Le Cabinet Photographique de Maurepas a dû se plier, se replier… Plus de labo, pas de produits… Tu peux plus voir les copains et les copines… Tu bricoles quoi de ton temps ? Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir inventer à faire avec ce que tu as sous la main… Presque pas de boîtes à sténopé à la maison… deux vieux Brownies-Junior de chez Kodak, des Six-20. Par chance il te reste du papier (du vieux là aussi, de la récup’ : du vieux Bromesko…), un ordi et un scanner (qui bat de l’aile… plus de vingt ans la bécane : ça fait des traces bizarres dans les images à certains endroits).
Il va falloir jouer confinement : faire sans, faire avec peu du moins, déjouer l’enferment, déclore l’imaginaire… Tâtonner, s’étonner, “rater, rater encore mais rater mieux”. Ça ira, ça ira, ça va déjà bien !
“Pause longue” plutôt que “pose longue”, parce qu’en réalité rien ni personne ne pose… C’est le boîtier qui se pause pendant que tu vaques, que tu bouquines, que tu bois un coup ou… que tu bosses !
C’est pas mal !
Exposition Longue
Longue exposition… Évidemment tout est relatif : question de lumière bien sûr… de boîte, de trou, de support (quel papier, quel film). Question de circonstance… Tout joue, même la météo : s’il y a du vent, du soleil, des nuages… Mais surtout question de projet : la photo, tu la rêves… et c’est ce temps du rêve qui compte le plus. Plus que sa durée, sa condensation, son imprégnation.
Ici, on va montrer des images pleines de lenteur, de paresse, de volupté. Tout bouge tout le temps et pourtant tout s’incruste, s’ancre, sans pourtant jamais se figer. Ici ou là, reste une caresse de lumière dans l’ombre des objets… ou l’inverse.
Jouissez du temps !
Secrets de fabrication : si vous laissez traîner une feuille de papier argentique en pleine lumière, vous constaterez qu’elle change très vite de couleurs… Peu à peu elle rosit, puis devient plus ou moins violette, puis elle brunit. Si vous déposez un objet sur le papier, vous obtiendrez une image de la projection de cet objet relative à l’origine de la source de lumière. Aux points de contact le papier restera blanc, si l’ombre projetée est tranchée, le papier ne changera presque pas de couleur, si l’objet comporte des transparences, le papier changera un peu plus de couleur… Cela permet d’obtenir des photogrammes de couleurs, sans recourir à un révélateur.
Si maintenant vous décidez le placer une feuille de papier argentique dans un sténopé ou une chambre photographique et de laisser la lumière entrer dans la boîte pendant… cinq heures, dix heures, un mois… vous condenserez sur ce papier photo toute la lumière et les formes que vous voudrez ! Si votre appareil est fixe, mais que ça bouge plus ou moins devant, vous pourrez peut-être deviner tout ce qui s’est produit pendant ce temps.
Si vous décidez de déplacer des objets devant votre boîte… vous enregistrerez tous leurs déplacements sur la même image.
Si vous fixez votre boîte sur ou dans un véhicule… Vous capturerez tous ses déplacements, ses stationnements, et votre image combinera tous les espaces et les événements enregistrés !
À vous de jouer !