C’est le printemps !
Il est temps de commencer à penser aux semis et plantations de plantes à couleurs ! Au Cabinet Photo, nous vous proposons de participer à nos expérimentations de fabrications d’images à l’aide de jus de couleurs à base de plantes tinctoriales (ce que l'on appelle savamment des anthotypes).
La règle du jeu serait la suivante :
- Vous avez un coin de balcon, un jardin partagé (ou pas encore partagé), un trottoir à fleurir…
- Vous êtes élève ou prof dans une école, un collège, un lycée qui dispose d’un peu d’espace pour créer un jardin...
- Vous choisissez une ou deux espèces de plantes tinctoriales à semer ou à planter…
- Vous soignez amoureusement vos jeunes pousses…
- Vous pouvez aussi vous mettre en quête de plantes sauvages...
- Quand ça vient à maturité, vous récoltez les feuilles, les pétales, les baies ou les racines…
- Vous prenez rendez-vous avec nous : on prépare les bains de teinture ensemble et on trempe les papiers ou tissus destinés à la réalisation des tirages anthotypiques.
- On vous apprend à apprivoiser le soleil pour produire les images…
Alors la magie opère !...
Photographie au sténopé, tirée par contact sur un papier destiné à l’impression à jet d’encre préalablement trempé dans une décoction de baies de mahonia
Des plantes tinctoriales intéressantes, faciles à cultiver (parfois moins faciles…), ou à trouver…
Les indications de couleurs données ci-dessous valent pour des teintures sur laine, soie, coton... Tout change lorsque l'on teint des papiers selon qu'ils sont neutres, ou plus ou moins acides ou basiques. Il faut donc expérimenter systématiquement les effets produits avant de passer à la réalisation des anthotypes !
Mise en garde : attention lorsque vous prélevez des plantes en milieu naturel de ne pas tout saccager ! Il faut préserver la biodiversité et ne cueillir que des quantités raisonnables, permettant d'assurer la perpétuation des espèces !
Tests de modification de couleur : papier à dessin teinté dans un bain de décoction de fleurs de camélia rouge. Ajouts localisés de solutions d’alun, de bicarbonate de soude, de lessive de cendre, de vinaigre
Le samedi 29 janvier, nous étions invités par la section de Marpiré de la Confédération Syndicale des Familles pour un stage d’initiation d’une journée à destination d’enfants et d’adultes.
Au programme, fabrication de boîtes à sténopé, puis prise de vue et tirage des premières photos !
Voici quelques images prises par les participants, qui retracent les différentes étapes de la journée !
Ce fut une belle journée, très agréable ! Merci à la CSF de Marpiré pour cette belle initiative !
Si vous allez au cabinet photographique, sur la place du Gros-Chêne dans le quartier rennais de Maurepas, vous verrez sans doute à travers la vitrine un présentoir sur lequel sont disposés des visages, des portraits plus exactement : « Le tourniquet des rencontres ». C’est le tourbillon de la vie, incarné par un objet métallique. Et c’est à travers lui que le photographe Jacques Domeau avait fondé le lieu et la pratique photographique qu’il y développait. L’objet exprime tout à la fois le foisonnement et le mystère des rencontres. Tous ces portraits disposés les uns à côté des autres qui, dans un mouvement aléatoire ou magique, croisent leur destinée. Il est une métaphore parfaite du cabinet photographique, un lieu de rencontre où se mêlent et tourbillonnent les destins d’êtres venus de toute part, des quatre coins du quartier, du monde ou de l’esprit. C’est cette œuvre simple, à première vue anodine, mais profondément humaine que poursuit aujourd’hui l’Association Un Cabinet Photographique de Maurepas. Pascal Lesage ouvre chaque jour la porte du local. Ami de Jacques, il a participé à toutes les étapes du développement du cabinet photographique. Un être de liens, accompagné par quelques autres, Mireille, Dominique, Corentin, Neven, Ilhem … Ils permettent ainsi aux voyageurs du quartier comme aux associations qui y travaillent, de s’arrêter, de prendre un café, de discuter et de se rencontrer parfois. Je poursuis aujourd’hui aux côtés de Pascal ce travail de portrait. C’est le même mouvement d’origine qui m’anime : la rencontre. Ce besoin vital a fondé mon envie de photographier. Voir, à travers les regards, les fractures et les doutes, scintiller la lumière de toute humanité. Pascal se saisit des êtres d’émulsion, les plonge dans un subtil mélange d’ammonium ferrique et de ferricyanure de potassium. Une poétique du cyanotype d’où surgissent et se révèlent nos portraits. Regards et corps teintés de bleus évanescents ou profonds. Poussières, plumes d’ange, encapsulées dans la matière comme autant de signes d’âmes et de mystères. La photographie n’est pas une fin ici. C’est un moyen d’œuvrer, de partager, d’aimer et ainsi, d’accroître la vie…
Commencé en janvier 2020, ce projet prolonge et approfondit de nombreuses expériences qui m’ont conduit à m’intéresser à travers ma pratique de photo- journaliste et d’auteur à la notion d’identité, celle des territoires et des communautés.
Plusieurs projets menés à Rennes sur ces questions, en particulier Exils – Dans la Lumière ( un studio posé pendant 12 mois dans un lieu d’habitat éphémère à Rennes accueillant des exilés, projet mené conjointement avec le laboratoire Eso de Sciences sociales de l’Université Rennes 2 ), et au centre chorégraphique de Rennes sur le projet Déplaces explorent chacun à leur manière ces questions.
Ma démarche est de créer à travers un « rituel photographique» très simple, le studio, un espace de rencontre et d’écoute, un lieu d’exploration, pour la personne photographiée comme pour moi-même. À travers ce moment de photographie, intime, au cœur du quartier, pour les gens de Maurepas, ce qui prime pour moi est la mise en place d’un lieu qui crée du lien et du sens.
Un lieu dans lequel s’instaure à nouveau une forme de rituel de communication et d’échanges au sein de la communauté. Un lieu qui permette aussi de revisiter ce rituel du portrait « pour la postérité » au temps du selfie et de l’instantané.
Une autre étape du processus est celle du partage. Car plutôt que de saisir une image, de prendre une photographie, notre choix est ici de pouvoir en donner une. Ce moment de partage déclenche souvent un temps d’échanges et de réflexion.
Le tirage, effectué par Pascal Lesage, est donc offert à la personne photographiée. Le procédé de tirage utilisé, le cyanotype, gomme certaines informations de l’image qui se charge ainsi d’un mystère plus grand.
Au-delà des possibilités ouvertes par ce rituel photographique, le silence du studio et le temps de partage qui lui succède, nourrissent – et parfois déclenchent – une réflexion sur sa propre identité. On découvre dans les profondeurs de la matière photographique ses propres catégories, ses empêchements. Mais le portrait balade aussi sur nos rétines, comme sur celles des personnes photographiées, la part essentielle, unique et jaillissante de nos existences. Et c’est comme échapper à travers la photographie, et de manière un peu paradoxale, aux cadres et aux parois réductrices du bocal de nos vies…
Blues Portrait est en somme une «sonde photographique». Elle voyage dans le quartier et parfois dans les âmes. Elle ouvre un espace de connaissance et de reconnaissance, de création et de re-création de soi. Voilà ce qui sans doute constitue pour moi le sens fondamental de ce travail photographique.
Retour en images sur ce moment fort ! Le projet photo a été réalisé en collaboration avec des habitants de ces maisons, sur proposition d’une équipe de chercheurs de l’ Université de Rennes 1, membres du laboratoire #Arènes, partenaire du projet européen Merging – Inclusion for Migrants.
Un grand merci à tous les participant.es, et partenaires de ce beau projet !
L’exposition est à voir au cabinet photographique, 11 place du gros Chêne 35700 Rennes, du lundi au vendredi de 14h00 à 18h00. Entrée gratuite.
Toujours la boîte d’Ispaghul… et des masques en tous genres, des zomologués et des bidouillés, des raidis mèdes et des raidis mèdes zassistés : c’est toujours comme on peut !
Du coup, c’est l’occasion de tester une petite boîte en ferraille qui répond au doux nom d’Ispaghul Trouette-Perret : ça ne s’invente pas. Trouvée chez un brocanteur à Plomodiern… Format de la boîte : 8 x 5 x 10,5 cm. Le porte film bricolé permet de faire des photos de 5,5 x 8 cm.
Roncier de Babel d’intérieur (à Pieter Brueghel l’Ancien et Hervé Rabot) – La sténopéterie – 16 novembre 2020 – Ilford multigrade RC IV – Un Cabinet Photographique – DLD
Temps de pandémie. Tout est fermé… Le Cabinet Photographique de Maurepas a dû se plier, se replier… Plus de labo, pas de produits… Tu peux plus voir les copains et les copines… Tu bricoles quoi de ton temps ? Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir inventer à faire avec ce que tu as sous la main… Presque pas de boîtes à sténopé à la maison… deux vieux Brownies-Junior de chez Kodak, des Six-20. Par chance il te reste du papier (du vieux là aussi, de la récup’ : du vieux Bromesko…), un ordi et un scanner (qui bat de l’aile… plus de vingt ans la bécane : ça fait des traces bizarres dans les images à certains endroits).
Il va falloir jouer confinement : faire sans, faire avec peu du moins, déjouer l’enferment, déclore l’imaginaire… Tâtonner, s’étonner, “rater, rater encore mais rater mieux”. Ça ira, ça ira, ça va déjà bien !
“Pause longue” plutôt que “pose longue”, parce qu’en réalité rien ni personne ne pose… C’est le boîtier qui se pause pendant que tu vaques, que tu bouquines, que tu bois un coup ou… que tu bosses !
Anthos, en grec, cela veut dire la fleur… Un anthotype, c’est en quelque sorte le tirage par contact d’une image photographique sur un support recouvert d’un colorant à base de végétaux (on parle aussi de phytotype).
Pour l’instant pas de travaux réalisés au Cabinet Photographique, mais cela ne saurait tarder !
C’est John Hershel, l’inventeur de la cyanotypie, qui met au point ce procédé au début du 19ème siècle. Il reste des traces de ses recherches au Musée d’histoire de la science d’Oxford
Découvrez un descriptif très simple et très intéressant et très ludique de ce procédé sur le site “la science amusante” : vous pouvez vous y essayer !
Pour approfondir, vous pouvez aussi lire le mémoire de Mariève Pelletier, “Le végétal est photographie” : au delà d’un regard personnel, il présente un grand nombre de recettes de jus de plantes ou de fruits…